Saint Auguste Chapdelaine (1814 – 1856)
Religion
Granville : Notre Dame du Cap Lihou
Auguste Chapdelaine appartenait à une chrétienne famille de cultivateurs normands. Il naquit le 6 janvier 1814 au hameau de La Métairie, commune de La Rochelle (Manche), et employa sa jeunesse dans les travaux agricoles. Il ne put suivre sa vocation sacerdotale qu'à vingt ans, fit ses études à l'Abbaye-Blanche (Mortain) et au grand séminaire de Coutances. Après avoir été ordonné prêtre le 10 juin 1843, il se promettait d'entrer aux Missions Étrangères, lorsqu'il fut nommé vicaire à Boucey où il resta sept années. C'est en souvenir de son vicariat, que son martyre est représenté sur un des vitraux de l'église de ce village. Il se présenta au Séminaire des Missions Étrangères le 16 mars 1851, et partit le 29 avril 1852 pour la mission du Kouang-tong et Kouang-si. On l'envoya au Kouang-si ; mais en cours de route, assailli et dépouillé par des brigands, il dut revenir à Canton. Plus heureux dans sa seconde tentative, il arriva au Kouy-tcheou au printemps de 1854, et étudia la langue pendant quelque temps à Kouy-yang. Au commencement de décembre de cette même année, il pénétra enfin dans le Kouang-si. A peine commençait-il à s'occuper de quelques néophytes qu'il fut dénoncé, saisi, et conduit à Si-lin hien, dont le sous-préfet, après l'avoir retenu seize jours, le renvoya. En 1855, il instruisit les néophytes de Pan-po et de Yao-chan, puis retourna au Kouy-tcheou, et bientôt reparut à Pan-po. Dénoncé de nouveau au début de 1856, il se réfugia chez un lettré à Si-lin hien ; il y fut arrêté le lendemain même, 24 ou 25 février, avec plusieurs chrétiens, et conduit au prétoire du mandarin qui l'accusa de vouloir entraîner le peuple à la révolte, et lui ordonna de renoncer à la religion catholique. Il répondit : " Ma religion étant la vraie, je ne puis la quitter. Je n'ai du reste aucune mauvaise intention, j'exhorte les hommes à faire le bien et à mériter par là le bonheur du Ciel. " Il fut cruellement frappé, condamné à passer la nuit et la journée du lendemain dans la grande salle du prétoire, les genoux pliés et assujettis à un bâton, les coudes appuyés sur un banc, et les mains liées, de telle sorte qu'il lui était impossible de faire un mouvement. Le jour suivant il fut condamné à mourir du supplice de la cage. Vers le milieu de la nuit il expira. Son corps fut décapité et dévoré par des animaux. Il fut déclaré Bienheureux le 27 mai 1900 par le pape Léon XIII, et canonisé par le pape Jean-Paul II le 1er octobre 2000. La Salle des Martyrs des Missions Étrangères de Paris conservent des reliques et des souvenirs du martyr, en particulier une tresse de ses cheveux.