Vie mystique et action dans la cité : le paradoxe de Jean de Bernières et de l’Ermitage de Caen au XVIIème siècle.
Conférence
Jean-Marie Gourvil
Granville : Notre-Dame du Cap Lihou
Jean de Bernières (1602-1659), laïc normand, membre du Tiers Ordre Franciscain, est l’un des plus grands spirituels du début du XVIIème. De façon paradoxale Bernières et ses amis cultivaient une très haute vie spirituelle, mais cultivaient aussi une charité de proximité qui leur faisait prendre soin du pauvre par une action directe, personnelle. Ils sont reconnus aussi pour l’importance de leur engagement missionnaire, notamment vers le Canada.
Autre paradoxe, si plusieurs des proches de Bernières sont canonisés ou en voie de l’être (Marie de l’Incarnation, Mgr de Laval, Jean Eudes, Mectilde du Saint Sacrement) -sans oublier son ami mystique Gaston de Renty- la fin du XVIIème, marqué par le jansénisme et le rigorisme, ne reconnaîtra plus la sainteté de Bernières et condamnera ses écrits, mis à l’Index en 1689. Depuis les années 1930 de nombreuses voix s’élèvent pour demander la réhabilitation de cette éminente personnalité mystique. Au moment où la modernité s’écroule, il est temps de relire Bernières et de revenir à l’Ermitage dont personne ne conteste plus la sainteté. Jean-Marie Gourvil, franco-canadien, ancien directeur des Etudes à l’Institut Régional du Travail Social de Normandie a publié de nombreux ouvrages et articles sur Bernières et l’Ermitage de Caen.