
Quatuor Girard
Les Sept Paroles du Christ en Croix
Compositeur :
Joseph Haydn
Lundi 3 août - 18h
Église Notre-Dame du Cap Lihou
Méditations philosophiques de Martin Steffens
Les Sept Paroles du Christ en Croix, œuvre emblématique de Joseph Haydn, occupent une place tout à fait unique dans le répertoire pour quatuor à cordes. Il s'agit à l'origine d'une commande pour l'office du Vendredi saint 1786 de l'église Santa Cueva de Cadix en Espagne. L'évêque souhaitait que des plages de méditation alternent avec celles musicales.
Suite à une heureuse rencontre, est né le souhait de proposer une interprétation inédite de l'œuvre en réitérant ce dialogue entre les pièces musicales et les méditations. Puisées dans l’interprétation ample et recueillie des Sept Paroles du Christ en Croix par le Quatuor Girard, les sept méditations philosophiques de Martin Steffens abordent des thèmes à la fois intimes et universels. Ils donnent à entendre que nos temps de crise, ou de croix, sont aussi, et peut-être d’abord, des temps de rencontre.
Le Quatuor Girard et Martin Steffens se sont produits au Festival des Arts Jaillissants de Montsapey, à la Cathédrale de Vaison-la-Romaine, a l'église Saint Thomas d'Aquin à Paris, ou encore au Festival des Voix sacrées de Metz. Dans cet élan de collaboration a grandi peu à peu le désir de créer une nouvelle œuvre musicale, inspirée par la forme et le caractère si particuliers des Sept Paroles du Christ en Croix.
Les Sept Paroles de la Vierge du compositeur Alexandre Benéteau qui seront donnée ce même jour à 21 h entrent en dialogue avec les Sept Paroles du Christ en Croix que Joseph Haydn composa en 1787.
A plus de deux siècles de distance, les deux œuvres se réflèchissent l’une l’autre et s’éclairent mutuellement. Elles composent un véritable diptyque, ancré dans la tradition du patrimoine musical occidental et irrigué par les aspirations de notre temps.
Les 7 Paroles du Christ en Croix
Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font
(S. Luc 23,34)
En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis
(S. Luc 23,43)
Femme, voici ton fils. Et à Jean : Voici ta mère
(S. Jean 19, 26–27)
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
(S. Marc 15,34 - S. Matthieu 27,46)
J’ai soif
(S. Jean 19,28)
Tout est achevé
(S. Jean 19,30)
Père, entre tes mains je remets mon esprit
(S. Luc 23,46)
Quatuor Girard, Musiciens
Formé par le Quatuor Ysaÿe, le Quatuor Girard devient lauréat du Concours de Genève en 2011. Il se perfectionne auprès de très grands quartettistes, Alban Berg, Artis, Keller, Lindsay, Talich et réside durant trois ans à la Chapelle Royale Reine Elisabeth de Belgique, bénéficiant ainsi d'échanges privilégiés avec le Quatuor Artemis. En tant qu'« artistes associés », il entretient également des liens étroits avec la Fondation Singer-Polignac.
Invités de salles et de festivals prestigieux en France -Auditorium du Musée d'Orsay, La Folle Journée de Nantes, Soirées et Matinées musicales d'Arles, le festival de Deauville, la Grange de Meslay...- le quatuor est également demandé à l'étranger notamment en Suisse, en Italie, en Belgique, au Maroc, en Russie, au Japon, en Chine...
Il partage régulièrement la scène avec d'autres musiciens tels que Jean-Claude Pennetier, Augustin Dumay, Henri Demarquette, Raphaël Pidoux, François Salque, Gérard Caussé, Ronald Van Spaendonck...
Il associe ses activités concertistes à un effort constant de diffusion en direction de tous les publics. A ce titre, il noue régulièrement des partenariats avec des écoles primaires, collèges, lycées et conservatoires.
Ses derniers albums, notamment « The Starry Sky » (Paraty 2018) et « Saint-Saëns » (B Records 2019) ont été unanimement salués par la critique.
Les quatre membres du Quatuor jouent sur des instruments du luthier parisien Charles Coquet.
La note d'intention de Martin Steffens
"On sait d’où vient une œuvre. Mais la musique, quant à elle, ne craint jamais d’aller où l’on ne l’attendait pas, pour y toucher les cœurs. Ainsi les Sept dernières paroles du Christ en Croix de Haydn n’est pas d’une piété jalouse, mais généreuse. Les méditations que j'en ai tirées sont à la fois chrétiennes et universelles : elles disent l’aventure de la parole dans un monde sourd, souvent violent. Chacun peut y trouver une part de sa propre expérience.
Par sa musique, Haydn a su rendre quelque chose de la tendresse universelle du Verbe de Dieu. Marie, quoiqu’appartenant à la tradition catholique et orthodoxe, n’en demeure pas moins une figure dont la richesse est à chacun. Elle est mère. Elle est femme. Elle est enfin au croisement des trois monothéismes : juive, elle a une place toute particulière, non seulement dans le Coran, mais dans la dévotion des femmes musulmanes.
Si le Christ de Haydn est sur la Croix, Marie, elle, est au croisement. Faire entendre sa parole, dans le silence que seule rend possible la musique, c’est rappeler aux hommes qui s’arment pour demain que, hier encore, ils étaient des enfants confiés au soin d’une mère. C’est, dans la montée aux extrêmes d’une violence que rien n’arrête, donner voix à cet humble souci des parents pour l’enfant, à cette chose de rien qui sauvera le monde."