Ce programme explore le répertoire de Notre-Dame de Paris, sur les traces des machicots. Depuis le XIVe et principalement aux XVIIe et XVIIIe, les sources donnent ce nom aux chantres spécialistes de l’église métropolitaine. Certains recueils de plain chant contiennent des formules ornementales caractéristiques du « machicotage ». Les machicots savent chanter sur le livre, c’est-à-dire improviser la polyphonie comme dans les passages en faux-bourdon, et orner leur chant. Parfois, l’un d’eux tient l’emploi de serpent ou de joueur de cromorne. L’ensemble Six voix dans la nuit propose un aperçu de l’art de ces chantres à son apogée, à la fin du XVIe et au XVIIe. Il recompose une liturgie à partir des livres de chants et de polyphonies écrites par des compositeurs passés par Notre-Dame, en tant qu’élève de la maîtrise (Nicolas Formé), maître des enfants de chœur (Henri Frémart) ou clerc des matines (Pierre Certon). La musique de cour a sans doute influencé les machicots, d’où la présence d’Antoine Boësset dans ce programme, en forme de clin d’œil. En outre, il est impossible de ne pas évoquer la musique des maîtres anciens, à qui nous rendons hommage. De nos jours, l’art des chantres de Notre-Dame brille encore de mille feux, comme dans la musique de Raphaël Mas (Regina coeli).